The Stray Bean ... c'est quoi ?

Ils n’ont pas frappé, ils n’ont pas demandé la permission, ils ont juste ouvert la porte et sont entrés comme ça, comme s’ils étaient chez eux !

C’est cette pensée absurde qui m’a traversé l’esprit lorsque les premiers clients du Stray Bean, une famille néo-zélandaise de quatre personnes, sont entrés. Faire entrer des gens, c’était quand même le but, et je venais de le réussir pour la première fois !

Absurde, mais peut-être pas si surprenant que ça. J’avais passé un an à lancer et à réaliser ce projet, avec tous les plans, autorisations, constructions, achats des équipements, et tout le reste que cela impliquait. J’avais tout fait pour construire un espace où des gens se sentiraient bien et à l’aise. Comme une maison.

Si c’était une maison, on mettrait des serrures aux portes et on contrôlerait qui entre et qui n’entre pas. Et si l’on avait beaucoup d’argent, on choisirait un quartier calme et aisé, avec peu de bruits ou de perturbations que la vie humaine peut entrainer. Et le mur autour de la maison serait plus haut, et le système de sécurité plus sûr. On se protège. On s’isole.

The Stray Bean est le contraire de tout cela. N’importe qui dans la rue peut entrer, s’asseoir et prendre un bon café pour seulement quelques euros. Aucun contrôle, aucune réservation, aucun jugement. Nous recevons des gens de tous les horizons : artistes et comptables, chefs d’entreprise et chômeurs, petits enfants et grands-parents, habitants du quartier que nous connaissons maintenant depuis cinq ans et touristes du monde entier que nous voyons pour la première fois.

Vous êtes tous des « strays » pour nous, des gens qui errent et que le hasard de la vie amène chez nous.

Si vous voulez un bon café, venez chez nous. Ou si vous avez envie d’autre chose, nous avons plein d’autres boissons et gourmandises à vous proposer. C’est ce que nous faisons. Mais ce qui compte le plus, c’est qu’une fois que vous avez franchi notre porte, vous êtes contents d’être venus. Nous le serons aussi.

C’était toujours l’idée – c’est juste que j’ai mis quelques minutes ce premier jour d’ouverture en 2017 pour m’en rendre compte moi-même.